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Mirbeau Critique d'art

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BREVE BIOGRAPHIE

"Il faut regarder les œuvres d’art, comme on regarde un paysage, avec du rêve, avec son rêve à soi. "

Octave Mirbeau , Lettre à Félix Régamey

 

 Octave Mirbeau, journaliste influent, pamphlétaire redoutable, critique d'art en avance sur tous les autres, romancier novateur et auteur dramatique populaire, est né en 1848 et décédé en 1917.

 Il passa sa jeunesse dans le Perche d’où il cherche très vite à s’évader ; après des études secondaires plus qu’inadaptées au collège des jésuites de Vannes, il se voit condamné à perpétuer le notariat familial à l'étude de son village natal, quand, deux ans après l'expérience traumatisante de la guerre de 1870, il répond à l'appel du bonapartiste Dugué de la Fauconnerie, ancien député de l'Orne, qui l'embauche comme secrétaire particulier, l'emmène à Paris et l'introduit à L'Ordre de Paris, organe de presse officiel du parti impérialiste. Dès lors commence une longue période de prolétariat de la plume qui lui laissera un fort sentiment de culpabilité : il écrira des articles, œuvres pour le compte de divers titres et employeurs et c'est seulement en 1884 qu’il décide de refuser ces basses œuvres et d’entamer –enfin- sa carrière d’écrivain : désormais, il mettra sa plume au service des causes qui sont les siennes, c'est-à-dire la justice sociale et la promotion des artistes de génie. Il a en effet participé activement aux luttes de son temps, qu’elles soient politiques, idéologiques, littéraires et artistiques. Il poursuit donc une carrière d’auteur romanesque (Le Calvaire, Sébastien Roch, L’Abbé Jules), de journaliste et de critique d’art. Sous son nom ou sous divers pseudonymes, il collabore au Gaulois, à La France, à L'Événement, au Matin, au Gil Blas, au Figaro et à L'Écho de Paris : il y entame des combats artistiques, chantre attitré des peintres impressionnistes, et des combats politiques, proche des anarchistes et pourfendant le boulangisme, le nationalisme, le colonialisme, le militarisme et de tous ceux qui se servent du suffrage universel pour mieux tondre le troupeau et planifier l'écrasement et l'abêtissement des individus. Il publie en feuilleton Le Journal d’une femme de chambre et Le Jardin des supplices, ainsi qu'un roman inspiré de Van Gogh que Mirbeau vient de découvrir : Dans le ciel. Il commence également une longue collaboration au Journal et rédige une tragédie prolétarienne, Les Mauvais bergers, qui sera créée par Sarah Bernhardt et Lucien Guitry en décembre 1897. Mirbeau s’engagera la même année dans l'affaire Dreyfus, soit deux jours après Émile Zola, cherchant par ses actions et publications quotidiennes à mobiliser la classe ouvrière et les professions intellectuelles et tourner en dérision les nationalistes, les cléricaux et les antisémites. Il publie Les 21 jours d'un neurasthénique en 1901, recueil d'une cinquantaine de contes cruels parus depuis quinze ans dans la presse. En avril 1903, il connaît un triomphe avec la création à la Comédie-Française des Affaires sont les affaires, où il pourfend les parvenus et dénonce la toute-puissance de l'argent. La pièce triomphe également en Europe. Devenu riche, il ralentit sensiblement sa production journalistique et renonce au genre romanesque hérité du dix-neuvième siècle, qu'il a tenté de renouveler en le sortant des ornières naturalistes : il publie en 1907 La 628-E8, récit de voyage à travers la Belgique, la Hollande et l'Allemagne, et en 1913, Dingo, fantaisie rabelaisienne inspirée par son chien.

 De plus en plus souvent malade, il est prématurément incapable d’écrire et se retire à Triel, où il se console avec les fleurs et avec les toiles de ses amis peintres. La guerre de 1914 achève de le désespérer, pacifiste de la première heure. Il meurt le jour de ses 69 ans, le 16 février 1917.

« Prototype de l'écrivain engagé, libertaire et individualiste, il est le grand démystificateur des hommes et des institutions qui aliènent, qui oppriment et qui tuent. Il a mis en œuvre une esthétique de la révélation et s'est fixé pour mission d'"obliger les aveugles volontaires à regarder Méduse en face". Il a pour cela remis en cause, non seulement la société bourgeoise et l'économie capitaliste, mais aussi l'idéologie dominante et les formes littéraires traditionnelles, qui contribuent à anesthésier les consciences et à donner de notre condition et de la société une vision mensongère et réductrice. Il a notamment participé à la mise à mort du roman prétendument "réaliste". Rejetant le naturalisme, l'académisme et le symbolisme, il a frayé sa voie entre l'impressionnisme et l'expressionnisme, et nombre d'écrivains du vingtième siècle ont une dette envers lui ».                            Pierre MICHEL

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