STENDHAL CRITIQUE D'ART

Stendhal s’inscrit contre les théories de Winckelmann qui font de l’art antique un modèle incontestable, immuable et universel. Il leur oppose une vision historique de l’art, une conquête du Beau à travers les siècles, étroitement dépendante des progrès techniques (perspective, clair-obscur, raccourcis…), mais également d’une recherche d’expressivité.

Le Beau n’est ni dans l’imitation de l’antique, ni dans l’imitation servile de la nature, mais dans l’expression. Il faut « mêler la peinture de son âme à la peinture du sujet ». Après avoir fait descendre le Beau antique de son piédestal, Stendhal invente l’idée de Beau moderne, qui sera reprise et poursuivie un demi-siècle plus tard par Baudelaire. Un beau tableau doit correspondre à un nouvel état de la société, c'est-à-dire qu’il doit exprimer les qualités de l’homme du XIXe siècle : l’esprit, la sensibilité amoureuse, l’élégance…

Mais lorsque Stendhal écrit son Histoire de la peinture en Italie, il estime que le peintre du Beau moderne n’existe pas encore. Ces analyses portent donc sur des « anciens », auxquels il reconnaît néanmoins des qualités.

La critique d’art selon Stendhal n'a rien à voir avec un discours académique, respectueux d'un système de règles censées dicter du dehors une définition de la Beauté. Son discours est libre, digressif, incisif et surtout profondément subjectif.

« Les bons livres sur les arts ne sont pas les recueils d’arrêts à la La Harpe ; mais ceux qui, jetant la lumière sur les profondeurs du cœur humain, mettent à ma portée des beautés que mon âme est faite pour sentir, mais qui, faute d’instruction, ne pouvaient traverser mon esprit » (HPI, chap. LXVI)

Stendhal affirme que la finalité de la peinture est de faire naître l’émotion. Pour cela, l’expression est la qualité première. Elle établit un état de communion entre le peintre et le spectateur :

« Le bonheur de la peinture est de parler aux gens sensibles qui n’ont pas pénétré dans le labyrinthe du cœur humain […] et de leur parler un langage non souillé par l’usage, et qui donne un plaisir physique » (HPI, chap. XXX)



Biographie

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